L'appel à la tolérance et la portée universelle
Le second mouvement vers17−28 change complètement de ton avec "Passants, faites grâce..." Hugo interpelle directement les lecteurs dans un appel solennel qui ressemble à une prière.
Cette supplique nous demande de "plaignez la laideur, plaignez la piqûre" - autrement dit, d'accepter ce qui nous dérange. Le poète révèle alors une vérité universelle : "Tout veut un baiser", chaque être vivant aspire à l'amour et à la reconnaissance.
La chute du poème est magistrale : si on cesse de mépriser ces créatures, elles murmurent "Amour". Cette transformation finale prouve que notre regard peut changer la réalité. Hugo nous montre que derrière chaque être rejeté se cache un besoin fondamental d'affection.
En s'appuyant sur la philosophie romantique, Hugo transforme un simple poème en manifeste humaniste. Il défend les humbles, les marginaux, tous ceux que la société rejette - exactement comme il le fera dans "Melancholia" du même recueil.