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Analyse linéaire, juste la fin du monde : partie 2, scène 3.

20/03/2022

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Corrigé de l'analyse du deuxième texte tiré (deuxième partie, scène 3) de Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce.
INTRODUCTION.
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Corrigé de l'analyse du deuxième texte tiré (deuxième partie, scène 3) de Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce. INTRODUCTION. Présentation de l'auteur et de son œuvre : Jean-Luc Lagarce (1957-1995) est un dramaturge, comédien, metteur en scène, directeur de troupe. Lecteur et cinéphile, Lagarce abandonne l'université pour se consacrer entièrement au théâtre à Besançon. Le Théâtre de la Roulotte, compagnie amateur qu'il a fondée avec d'autres élèves du Conservatoire d'Art dramatique, devient professionnelle. Lagarce connaît ses premiers succès d'auteur et de metteur en scène, en adaptant des pièces classiques et ses propres textes. Il fonde aussi une maison d'édition Les Solitaires intempestifs avec son ami et collaborateur François Berreur. Alors que les thèmes de la maladie et de la disparition sont déjà présents dans son œuvre, il apprend en 1988 sa séropositivité, qu'il quera dans son Journal tenu quotidiennement l'âge de 20 ans destiné à une publication posthume. Il poursuit frénétiquement ses activités théâtrales, bien que le Sida, évoqué publiquement, gagne du terrain. Il meurt en pleines répétitions théâtrales, après avoir achevé un dernier texte dramatique, Le Pays lointain. Depuis sa disparition, l'œuvre littéraire de Lagarce connaît un succès public et critique grandissant. De nombreuses mises en scène de ses textes reconnus sont réalisées et c'est l'auteur contemporain le plus joué...

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Légende alternative :

actuellement en France. Présentation et enjeux de la scène : La pièce Juste la fin du monde est écrite par Lagarce à Berlin. C'est le 1er de ses textes à avoir été refusé par tous les comités de lecture et il ne sera jamais joué de son vivant. Après sa mort, la pièce entre au répertoire de la Comédie-Française en 2008. C'est un huis-clos familial qui met en scène 5 personnages d'une même famille. Le protagoniste, Louis, explique dans un monologue sa décision de retourner chez lui, après une longue absence, pour annoncer à ses proches sa « mort prochaine et irrémédiable ». Lors des retrouvailles, des tensions apparaissent entre les membres de la famille qui peinent à communiquer, entre malentendus et non-dits. L'extrait étudié clôture la dernière scène de la pièce qui précède l'épilogue. Louis a demandé qu'on l'accompagne à la gare. Antoine, qui n'a quasiment pas parlé pendant la pièce, passe du non-dit à la logorrhée verbale flot de paroles désordonnées). L'action se concentre ainsi, devant un chœur de femmes silencieuses, sur le personnage d'Antoine et sa rivalité avec Louis, réduit au silence ici. Au cours de son soliloque (tirade adressée à un interlocuteur muet), Antoine exprime sa colère et sa frustration. Toute la souffrance et la rancœur accumulées pendant des années refont surface. Projets de lecture possibles : ✓ En quoi cette scène met-elle en scène le lien étroit entre crise familiale et crise personnelle ? ✓ En quoi cette scène révèle-t-elle la complexité d'une rivalité fraternelle ? ✓ En quoi cette scène de dénouement aboutit-elle à l'expression d'un mal être profond révélant une crise non résolue ? Premier mouvement du texte (versets 1 à 21).Le réquisitoire contre Louis lucidité, la responsabilité de Louis. Apostrophes incriminantes, accusatrices à l'égard de Louis : le blâme. Identifications Citations «Tu es là, devant-jeu des pronoms « tu » (sujet) désignant Louis et moi, / je savais que << moi »>, << m' » (compléments) désignant Antoine tu serais ainsi, à - répétition du groupe prépositionnel « devant m'accuser sans mot moi »>CC de lieu + adverbe déictique << là >> / à te mettre debout devant moi pour m'accuser - répétition du verbe « accuser » (lexique judiciaire dela culpabilité) sans mot>> «Tu es là, / tu-anaphore << tu es là >> m'accables (...) / tu m'accables / tu nous accables>> -répétition du pronom «tu» en fonction sujet : martèlement, effet d'insistance pour désigner Louis comme le destinataire du blâme -reprise X 3 du verbe « accabler »: terme qui signifie << faire ployer sous un poids, de manière à anéantir Antoine cherche à résoudre la crise familiale en révélant, avec Analyse Antoine souligne le face-à-face spatial qui l'oppose à son frère, comme dans un tribunal : il interprète le silence de Louis comme un reproche à son égard pour le mal qu'il a pu lui faire, mais l'accusation tacite de Louis a beau être « sans mot », elle n'en est pas moins violente pour son frère. La crise familiale générée par le retour de Louisdonne lieu à un règlement de compte. Le lamento d'Antoine est en réalité argumentatif : ils'agit d'un blâme qui condamne Louis. Louis està nouveau présenté comme un juge. L'action violente de Louis désignée par le verbe << accabler >> montre un Antoine qui étouffe, dont la respiration toute réaction >> = dénotation très violente, (étymologiquement en lien avec le combat : abattre, mettre à terre >>) << -passage de la 1re pers. du singulier à celle du pluriel << nous »> = action de Louis sur Antoine élargie au cercle familial vitale est réduite et évoque une mise à mort, une impossibilité de se défendre face aux accusations silencieuses de Louis. mal>> «et je me reproche - Emploi du verbe «reprocher» en écho au verbe déjà / (tu n'es pas «<accuser»> = à la forme pronominale = culpabilité ; encore parti) / le- Utilisation des adverbes temporels traduisant la mal aujourd'hui culpabilité d'Antoine. que je te fais.>> «<je te vois, j'ai Emploi du verbe de perception «vois»> = double encore plus peur sens, propre (la vue) et figuré (la clairvoyance); pour toi que -Tournure comparative «encore plus que» soulignant La violence de Louis atteint toute la famille. Antoine exprime sa douleur mais prend aussi en charge d'exprimer celle de la famille. On note ainsi une surenchère du reproche. Mise à jour d'une relation fraternelle pervertie par un rapport de domination et de manipulation dont Louis est responsable. Citations Identifications Analyse «et je te plains, et - Lexique des sentiments. j'ai de la pitié pour Dans le même temps, Antoine exprime des sentiments contradictoires révélant tout l'amour qu'il a pour Louis mais suggérant aussi combien l'attitude de son frère génère du mal être, de l'angoisse. toi (...) / (...) et de la peur aussi (...) / et malgré toute cette colère, j'espère qu'il ne t'arrive rien de De l'accusation de Louis, le personnage glisse vers l'auto-critique, le remords, la culpabilité : il prend conscience du mal que peuvent causer ses paroles ou plutôt de sa peur de faire du mal à Louis. La violence de Louis est en relation avec la peur qu'il génère chez ses proches depuis l'enfance, en se positionnant en être souffrant qui inquiète son entourage. Antoine, par sa relecture j'étais le degré d'intensité du sentiment que provoque Louis dans son entourage ; - Subordonnée temporelle «<lorsque j'étais enfant>>, plongée dans le passé familial. - Retour du lexique de la culpabilité (répétition du verbe «se reprocher»>); - Adjectifs mélioratifs «paisible et douce», lexique du bonheur ; «et je me dis que je ne peux rien reprocher à ma propre existence, / qu'elle est paisible et douce / et que je suis un mauvais Début d'une longue proposition subordonnée imbécile qui se conjonctive circonstancielle d'opposition qui oppose reproche d'avoir la douleur des 2 frères. - En opposition : vocabulaire péjoratif. GN «mauvais imbécile», verbe «se lamenter>> ; lorsque enfant» failli se lamenter, alors que toi (...)» - Ironie d'Antoine : une arme contre le misérabilisme de Louis. Citations Identifications Ô - Parallélisme de construction (adjectif + groupe adjectival); «silencieux, tellement silencieux, bon, - Emploi de l'exclamation lyrique «ô» + adverbes plein de bonté>> d'intensité «<tellement», «plein de» + polyptotes bon/bonté : traduction de l'ironie d'Antoine. subjective du passé familial montre implicitement que Louis pratique le chantage affectif, en suscitant la peine, la peur. La conséquence du chantage affectif de Louis, c'est qu'Antoine se sent coupable. Il se reproche tout et son contraire : d'être heureux, alors qu'il a lui aussi droit au bonheur; mais aussi d'être malheureux. Il n'y a pas d'issue à la culpabilité. Louis l'a piégé. Antoine est un être blessé, empêché de vivre par la posture adoptée par son frère. Antoine analyse le mécanisme qui lui interdit de se lamenter. Il nfronte les douleurs, dans une compétition malsaine. Sa douleur est minimisée et mise en balance avec celle de son frère qui semble plus légitime. Analyse Antoine exprime une certaine ironie, face à la douleur de Louis qui prend de la place, qui est à la fois sans fin et cachée : on ne la voit pas mais elle est immense (dans le temps et l'espace). Le propos d'Antoine souligne l'idée qu'elle est au-delà de l'imaginable, du réel : elle est indescriptible, indicible (incompréhensible pour Antoine ?) Antoine caricature la complexité de la douleur de Louis. Cette douleur semble littéraire, feinte et empruntée à l'univers lyrique «tu attends, replié sur ton infinie douleur intérieure dont je ne saurais pas même imaginer le début du début». GN très long avec expansions nominales ( 2 adjectifs + proposition subordonnée relative -PSR-) ; - Douleur cachée et difficile à cerner comme le montrent les termes «replié» et «intérieure>> + négation dans la PSR ; - Adjectif hyperbolique «infini>> ; - Redondance «<le début du début»> = ironie. Deuxième mouvement du texte (versets 22 à 30). Expression d'un mal être et de la culpabilité d'Antoine : la crise familiale n'est pas résolue, doublée d'une crise personnelle. Impossibilité d'exister face à Louis : Antoine, un personnage pathétique. Citations Identifications Emploi de négations non existence d'Antoine; Je ne suis rien, / je n'ai pas le droit, et lorsque tu nous quitteras encore, que tu me laisseras, / et romanesque. En s'exprimant lui-même par une envolée lyrique, Antoine se moque implicitement de l'éloquence qui caractérise Louis (homme de lettres) et de sa posture romantique d'être souffrant et exceptionnel. Antoine ironise car il a compris que l'attitude de Louis est feinte, qu'il joue un rôle. Antoine le frère brutal, ancré dans le quotidien, aurait su entrevoir une vérité de Louis jusqu'alors imperceptible aux autres. Il a compris que Louis les a manipulés pour les faire culpabiliser, il a saisi son imposture. - Utilisation de la locution verbale «avoir le droit» sans C.O.I ; - Glissement du présent au futur = infériorité d'Antoine qui perdurera après le départ de Louis ; - Emploi de l'adverbe «encore» renforçant l'adverbe quantitatif «moins»> + répétition <<moins encore» et de l'adverbe «juste»> = Analyse Si Antoine perçoit avec lucidité la violence de Louis, il n'arrive pas à s'en libérer. Il est rongé par un mal être et un sentiment d'infériorité qui sont vécus comme une fatalité. Comme par le passé, lorsqu'il a renoncé à sa juste part d'existence pour prouver son amour à son frère, Antoine se sent moins exister que son frère, a le sentiment de ne pas avoir de valeur. La question de la légitimité est abordée, mais sans savoir ce qui n'est pas légitime. L'expression « je n'ai pas le droit » pourrait signifier qu'Antoine n'a pas le droit d'accuser, de faire des reproches à Louis (discours rapporté de la Mère ?). Mais elle effet d'insistance sur la petitesse d'Antoine. Crise personnelle : un personnage rongé par la culpabilité. Citations Identifications Je serai moins encore, / juste là à me reprocher les phrases que j'ai dites, / à chercher à les retrouver avec exactitude, / moins encore, avec juste le ressentiment, 1 le ressentiment contre moi-même. Champ lexical du trouble moral et de la culpabilité ; Epanorthose (retour sur ce qu'on vient d'affirmer pour le reformuler) «avec exactitude»> /«<avec juste le ressentiment»: errance langagière tout autant que psychologique ; Préposition «<contre»> + pronom personnel emphatique «moi-même» : combat intérieur. - pourrait aussi signifier qu'il n'a pas le droit d'exister. Antoine exprime son sentiment de petitesse, son infériorité face à l'immense place que Louis prend dans cette famille. Le départ de Louis est vécu comme une fatalité, un événement irrémédiable, un abandon. y a donc bien ici une déclaration d'amour puisque Antoine exprime la perte d'un être cher et en décrit les conséquences traumatiques. Le passage du collectif familial au ressenti intime d'Antoine individualise la peine d'être abandonné, la rend plus touchante. Analyse Le départ de Louis entraîne une crise personnelle chez Antoine, qui est hanté par les événements, leurs liens de causalité. En envisageant son état mental après le départ de Louis, il nous renseigne sur son état mental après le premier départ : une errance douloureuse et rétrospective. Antoine cherche à comprendre désespérément, mais aussi cherche ses mots, se bat avec le langage comme avec son passé. Au terme de son agitation et de son combat intérieur, la culpabilité d'Antoine le ronge. Le combat devient un combat contre soi, comme un poison corrosif. Troisième mouvement versets 31 à 37. Vers une sortie de crise ? La fragile entente fraternelle. Citations Identifications Analyse Louis ? LOUIS. - Oui ? / ANTOINE. J'ai fini / je ne dirai plus rien. Seuls les imbéciles ou ceux-là, saisis par la peur, auraient pu en rire. / Je ne les ai pas entendus. Interrogation directe par intonation montante (langage oral), interpellation directe de son interlocuteur ; - Phrases simples, brèves, laconiques. Négation soulignant la fin de la logorrhée verbale d'Antoine. Réponse elliptique de Louis avec L'explosion d'Antoine, son cri se termine par un adverbe-phrase; Emploi du déterminant démonstratif «ceux-là» qui peut désigner le public (cf. Le prologue, rupture du «4ème mur», complicité avec le public ? Antoine a révélé les mécanismes de domination de Louis, il a énoncé ce qui jusqu'ici est resté tabou dans la famille, la crise familiale et personnelle n'est sans doute pas résolue mais il cherche à renouer le dialogue avec son frère. Même si Louis répond de façon elliptique, les 2 frères n'apparaissent plus antagonistes à la fin de la scène. La confrontation dramatique laisse place à une forme de compréhension mutuelle des frères qui parviennent in extremis à un fragile terrain d'entente. Réponse de Louis = phrase négative qui sous-entend que le personnage est resté concentré sur les paroles de son frère. murmure mais qui conduit à un rapprochement fraternel timide. L'abcès a été crevé, des vérités ont été dites et acceptées, des torts reconnus tacitement. Louis était certes silencieux mais attentif et il s'est ouvert aux souffrances de son frère, a entendu son mal être. CONCLUSION. • Bilan et retour sur les projets de lecture. A travers la colère et l'amertume d'Antoine, on comprend tout le poids du non-dit qui l'a accablé pendant des années. Cette scène illustre bien le drame de la communication et le ressort du conflit qui sont au cœur de la pièce. Mais il s'agit aussi d'une déclaration d'amour faite par Antoine à son frère, un frère qu'il admire et dont le premier abandon l'a déchiré. Antoine annonce aussi de façon tragique que sa douleur perdurera après le départ de Louis, départ de la maison familiale qui ne fait d'ailleurs que préfigurer sa disparition réelle, physique (mort prochaine dont Antoine ignore tout). Antoine a pris le pouvoir de la parole dans cette scène, ce qui lui permet de se libérer un peu du non-dit de son enfance, peut-être aussi du poids de sa culpabilité, en mettant à jour la relation fraternelle qui l'empêche d'exister. Il fait preuve de clairvoyance, en entrevoyant la vérité intérieure de Louis et sa part de responsabilité dans la crise familiale. En dépossédant son frère de la parole, Louis étant l'homme des mots, Antoine a, par sa tirade, rééquilibré leur relation et gommé son sentiment d'infériorité. La scène met en évidence la complexité des relations et familiales mais aussi une nouvelle fois sur la complexité de la parole qui dénoue et complique l'expression des sentiments, éloigne et rapproche les membres d'une même famille. • Ouvertures possibles. → Thème des frères ennemis à mettre en relation avec l'épisode biblique d'Abel et Caïn. Rappel : Caïn et Abel sont les deux fils d'Adam et Ève. Caïn, l'aîné, cultive la terre. Abel est berger. Tous les deux présentent une offrande à Dieu : Caïn, des produits de la terre et Abel, les s-nés de son troupeau. Dieu préfère l'offrande d'Abel à celle de Caïn, qu'il refuse. Furieux, Caïn tue son frère et est banni par Dieu. Cette histoire est un mythe fondateur. Abel, le berger, incarne les pasteurs nomades (comme Louis), tandis que Caïn représente les sédentaires (comme Antoine et les autres membres de la famille). Le drame des deux frères oppose les hommes qui servent Dieu de manière sincère et ceux qui trichent ou se révoltent contre lui. C'est aussi le drame de la jalousie et la tragédie du geste qui tue, du 1er meurtre de l'humanité. → Rapprochement avec une autre scène de la pièce de Lagarce : autre extrait du soliloque d'Antoine (partie II, scène 3) ou confrontation dans la scène 11 de la partie II : drame de l'incommunicabilité, aveux d'Antoine exprimant ses frustrations, son mal être, son sentiment d'infériorité, ses reproches et sa lucidité sur lui-même et sur son frère ; → Conflit familial comme ressort tragique dans Horace de Corneille : confrontation de Camille avec son frère Horace dans l'acte IV, scène 5 => choc de 2 orgueils, opposition entre l'amour et le devoir, les sentiments personnels et la fidélité à la patrie, passage à l'acte d'Horace à la fin.