Le bilan négatif du présent du poète
Le deuxième quatrain de "L'Ennemi" de Baudelaire poursuit la métaphore du jardin pour décrire l'état présent du poète. Cette strophe s'ouvre sur une constatation résignée, conséquence directe de la jeunesse tumultueuse évoquée précédemment.
Citation : "Voilà que j'ai touché l'automne des idées"
Cette image de l'automne symbolise la maturité du poète, mais aussi le déclin de sa créativité. Le jardin, représentant la vie et l'inspiration du poète, est maintenant dévasté et nécessite réparation.
Analyse : L'utilisation de termes concrets comme "pelle" et "râteaux" crée une illustration visuelle saisissante des ravages du temps sur l'esprit du poète.
L'enjambement entre les vers 6 et 7 traduit la volonté du poète de résister à l'usure du temps. Cependant, le découragement est palpable, culminant avec la comparaison frappante du vers 8 :
Citation : "Et creuser largement des trous comme des tombeaux"
Cette image funèbre préfigure la mort et souligne la destruction de la vie et de l'inspiration par le passage du temps. L'allitération de consonnes dures dans ce vers renforce l'impression de dureté et de finalité.
Ce quatrain est crucial pour l'analyse linéaire de "L'Ennemi", car il marque la transition entre le passé tumultueux et un présent marqué par le déclin, tout en introduisant la possibilité d'un renouveau qui sera explorée dans le tercet suivant.