Un personnage mystérieux à l'entrée de Digne
L'entrée de Jean Valjean dans la petite ville de Digne est présentée avec une mise en scène calculée. Les compléments circonstanciels de temps créent un effet d'attente tandis que l'emploi du mot "homme" avec l'article indéfini "un" le présente comme un parfait inconnu, une énigme inquiétante.
Son arrivée perturbe la tranquillité de cette ville paisible. Les habitants observent ce voyageur avec méfiance, ce "passant" dont on souligne immédiatement l'aspect misérable. Ce cadre et cette arrivée énigmatique renforcent l'aura de mystère autour du personnage.
Hugo insiste sur la pauvreté visible du personnage qui voyage à pied, suscitant simultanément la peur et la pitié chez le lecteur. Cette dualité des sentiments est essentielle pour comprendre la suite du récit.
💡 Remarque : Victor Hugo utilise l'arrivée d'un inconnu pour créer une tension narrative immédiate - technique que vous retrouverez dans de nombreux romans du XIXe siècle !
Un portrait physique révélateur
Hugo peint un portrait détaillé et réaliste de Jean Valjean pour créer un effet de réel saisissant. L'accumulation d'adjectifs comme "trapu" et "robuste" et les compléments "de moyenne taille" et "dans la force de l'âge" soulignent sa force physique impressionnante.
Cette vigueur contraste fortement avec sa misère apparente, créant un personnage complexe et potentiellement menaçant aux yeux des habitants. Le champ lexical des vêtements (chemise de grosse toile, pantalon usé, blouse en haillons) témoigne des difficultés qu'il a endurées.
Le narrateur humanise momentanément son récit en s'immisçant avec "je ne sais quoi", renforçant l'effet de réel. Pourtant, la périphrase "cet ensemble délabré" déshumanise Jean Valjean, reflétant comment la société le perçoit : plus comme un objet de crainte que comme un être humain.