Le poème complet
Seconde après seconde le soleil
entre dans la chambre, il est venu
dans la proche montagne, a traversé
l'écroulement silencieux des nuages
Puis l'haleine de la clarté toucha
les toits et les vitres, et de mouvantes
géométries sont apparues sur la table
et le papier, cheminant entre les doigts,
Entre les mots, dans les zones indécises
du silence, et tu te demandais si
cela qui vibre sur la page était
Du temps, un temps très ancien,
visiteur furtif qui approche à pas feutrés
puis disparaît sans écho.
Ce sonnet de Lionel Ray (1996) clôt le recueil Syllabes de sable. Il présente une allégorie parfaite de la création poétique : le soleil devient métaphore de l'inspiration qui traverse le poète pour donner vie au poème.