Analyse du deuxième mouvement (vers 37 à 48)
Cette dernière partie du poème "Une charogne" marque un tournant dans le discours de Baudelaire, passant de la description du cadavre à une réflexion sur la mort et l'art poétique.
Un tiret marque la rupture, signalant que l'évocation de la charogne sert à évoquer le passage du temps et la mort future de la femme aimée.
Highlight: Baudelaire utilise l'image de la décomposition pour parler de l'amour et de la beauté éphémère.
Le poète s'adresse directement à la femme aimée en utilisant des périphrases ironiques :
- "Étoile de mes yeux, soleil de ma nature, / Vous, mon ange et ma passion !"
- Ces expressions clichées du lyrisme romantique sont détournées par le contexte macabre
Vocabulaire: Une périphrase est une figure de style qui consiste à remplacer un mot par une expression plus longue.
Baudelaire tourne en dérision les marques traditionnelles du lyrisme :
- Utilisation du "ô" vocatif associé à des images de mort
- Jeux de mots entre "grâce" et "grasses", "sacrement" et "ossement"
Exemple: "Ô ma beauté ! dites à la vermine / Qui vous mangera de baisers" illustre ce mélange d'amour et de décomposition.
Le poème se conclut sur une affirmation de la puissance de l'art poétique :
- Baudelaire proclame avoir gardé "la forme et l'essence divine" de ses amours décomposés
- Cette déclaration suggère que la poésie peut transcender la mort et la décomposition physique
Quote: "Que j'ai gardé la forme et l'essence divine / De mes amours décomposés !"
Ainsi, "Une charogne" illustre parfaitement la conception baudelairienne de la création poétique : transformer le laid en beauté, la "boue" en "or" poétique.