L'absurdité de l'héroïsme
Bardamu observe son colonel et réalise quelque chose de terrifiant : cet homme "n'imagine pas son trépas" ! Pour le narrateur, ne pas avoir peur de mourir, c'est être déshumanisé, "pire qu'un chien".
Cette critique s'étend rapidement à tous les "braves" des deux camps. Bardamu comprend qu'il y en a des millions comme ça, prêts à se battre indéfiniment. Son raisonnement logique le place en marge : comment peut-il être le seul à avoir peur ?
Le personnage se différencie par sa capacité à réfléchir "jeconc\cus","pensais−je" au lieu d'obéir aveuglément. Sa "frousse" devient "panique", mais il l'assume complètement - contrairement aux soldats qui ont perdu leur libre-arbitre.
Cette prise de conscience le mène à une question cruciale : "Serais-je donc le seul lâche sur la terre ?" Une interrogation qui révèle son isolement moral face à la folie collective.
À retenir : Bardamu s'oppose à l'héroïsme en gardant sa capacité de raisonnement et en assumant sa peur légitime de mourir.