La dénonciation du pouvoir illusoire du tyran
Les peuples sont d'abord présentés comme victimes d'un vol généralisé : argent, terres, meubles ancestraux, tout y passe ! La Boétie dénonce cette injustice en montrant que même ce qui est sacré (les biens des ancêtres) est pillé, mais surtout, il pointe du doigt la passivité coupable du peuple.
Le génie de l'argumentation apparaît dans le paradoxe central : comment un simple homme peut-il être si puissant ? La réponse est cinglante - c'est grâce aux peuples eux-mêmes ! Ils vont courageusement à la guerre pour lui, acceptent de mourir pour sa grandeur.
La métaphore des "yeux qui épient" et des "mains qui frappent" révèle la mécanique perverse : le tyran utilise les forces du peuple contre le peuple lui-même. Les questions rhétoriques s'enchaînent pour marteler cette réalité : "D'où tire-t-il tous ces yeux... si ce n'est de vous ?"
L'ironie cruelle : L'adverbe "si courageusement" souligne l'absurdité de se battre héroïquement... pour son propre oppresseur !