La critique religieuse : quand la foi devient superstition
La fin du texte révèle la vraie cible de Rabelais : la superstition religieuse. Face à la mort, les soldats invoquent désespérément tous les saints possibles : "sainte Barbe, saint Georges, sainte Nytouche..." Cette énumération interminable devient complètement ridicule.
Le narrateur s'adresse directement à toi avec "Croyez que c'était le plus horrible spectacle qu'on vit jamais". Cette interpellation du lecteur rend la scène encore plus frappante et nous force à réfléchir sur ce qu'on vient de lire.
La chute est magistrale avec ces formules absurdes : "Les uns mouraient sans parler, les autres parlaient sans mourir, les uns se mouraient en parlant, les autres parlaient en mourant". Ce jeu sur les mots montre l'inutilité de ces prières de dernière minute.
Rabelais, fidèle aux idées évangéliques, critique les pratiques superstitieuses de l'Église de son époque. Le détail du suaire de Chambéry qui "brûla trois mois après" est un clin d'œil historique qui décrédibilise totalement ces reliques.
À retenir : Cette guerre "picrocholine" (de colère) née d'une histoire de galettes devient une satire brillante des mœurs religieuses et militaires de l'époque.