La responsabilité écrasante du peuple
Maintenant, La Boétie enfonce le clou avec une argumentation implacable. Il démonte l'image du tyran tout-puissant en révélant sa banalité : "Ce maître n'a pourtant que deux yeux, deux mains, un corps". Cette négation restrictive est un électrochoc - le tyran est un homme ordinaire !
Les questions rhétoriques s'enchaînent comme des coups de marteau. "D'où tire-t-il tous ces yeux qui vous épient, si ce n'est de vous ?" Chaque question dévoile la même vérité : le pouvoir du tyran vient entièrement du peuple. Les métaphores du corps (yeux, mains, pieds) montrent cette fusion perverse entre oppresseur et opprimé.
L'escalade culmine avec le vocabulaire criminel : "receleurs", "complices", "traîtres". Le peuple devient co-responsable des crimes du tyran. Cette progression du physique vers l'abstrait (pouvoir, intelligence) révèle que la servitude est d'abord mentale.
💡 Point clé : Le génie de La Boétie est de montrer que la tyrannie n'existe que par le consentement de ceux qui la subissent.