La morale universelle qui fait mouche
Voltaire termine par un argument imparable : nous sommes tous "enfants d'Adam", donc tous égaux. L'esclave compare sa condition à celle des animaux ("les chiens, les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux") avec une hyperbole qui souligne l'absurdité de la situation.
La périphrase "fétiches hollandais qui m'ont converti" dénonce l'hypocrisie religieuse. Comment peut-on prêcher l'égalité le dimanche et maintenir l'esclavage le reste de la semaine ? Cette contradiction mine les justifications morales de l'époque.
Le mot final "horrible" marque un tournant : pour la première fois, l'esclave porte un jugement sur sa condition. Cette prise de conscience progressive reflète celle que Voltaire veut provoquer chez ses lecteurs.
Cette technique du conte philosophique permet à Voltaire de critiquer sans attaquer frontalement. Il laisse les faits parler d'eux-mêmes, rendant sa dénonciation d'autant plus efficace.
💡 À retenir : L'argument religieux de l'égalité était le plus difficile à contredire au XVIIIe siècle - Voltaire l'utilise magistralement.