La structure en crescendo et la symbolique des saisons
La progression du poème suit une structure crescendo remarquable, où chaque strophe correspond à une étape de l'angoisse grandissante. Le sonnet commence par évoquer le passé tumultueux (l'été orageux de la jeunesse) puis évolue vers le présent incertain (l'automne des idées).
La troisième strophe ouvre une légère possibilité d'espoir (un printemps potentiel) avec l'évocation de "fleurs nouvelles", mais cet espoir est immédiatement assombri par le doute. Le poème culmine dans la dernière strophe avec la confrontation directe à l'hiver de la mort, symbolisé par le Temps dévoreur.
Les figures de style enrichissent cette progression : métaphores filées autour du jardin et des saisons, personnification du Temps en vampire, allégorie de l'Ennemi. Ces procédés stylistiques amplifient l'intensité émotionnelle jusqu'au paroxysme final.
🌟 À retenir : Dans "L'Ennemi", Baudelaire transforme son angoisse existentielle en matière poétique. Le poème illustre comment, dans Les Fleurs du Mal, le poète parvient à sublimer sa souffrance par l'art, même quand cette souffrance est liée à la crainte de perdre son inspiration.