Les oxymores et la dimension temporelle
Les vers 4 à 6 montrent l'amour comme source d'émotions extrêmes et contradictoires. Louise Labé emploie une série d'oxymores frappants joie/ennuis,ris/larmoie,plaisir/tourment pour souligner que même les sentiments positifs deviennent source de souffrance. La passion est si intense qu'elle en devient douloureuse.
Au vers 7, la poétesse introduit le thème du temps. Elle suggère que les instants de bonheur amoureux sont détachés du temps ordinaire, presque éternels dans leur intensité. L'amour donne ainsi sa richesse à notre existence, sans lui le temps passerait sans laisser de trace.
La métaphore de la plante au vers 8 révèle le pouvoir vital de l'amour. Comme une plante qui se fane puis reprend vie, la poétesse alterne entre désespoir et espoir. L'amour est comparé au soleil ou à l'eau - éléments essentiels à la vie. Il fait à la fois mûrir par l'expérience et rajeunir par la fraîcheur des sentiments.
Au vers 9, l'amour est personnifié comme une force qui contrôle entièrement la poétesse. Cette personnification de l'amour le transforme en maître qui guide (ou égare) la poétesse, la privant de sa volonté propre et la soumettant à des émotions changeantes.