Des guerres napoléoniennes à la guerre impossible
De 1792 à 1815, l'Europe vit dans un état de guerre quasi permanent. Les Français, portés par l'idéal révolutionnaire, mobilisent des citoyens-soldats qui combattent pour leur patrie avec une violence extrême. Napoléon incarne cette militarisation de la société et exporte ce modèle partout en Europe.
Clausewitz, officier prussien (1780-1831), théorise cette évolution dans son traité "De la guerre". Il parle de guerre absolue qui bouleverse les sociétés entières, mais reste un outil politique puisqu'elle doit se terminer par des accords entre adversaires.
Le 20e siècle pousse cette logique à l'extrême avec les guerres totales. La Première Guerre mondiale mobilise toutes les ressources : économie, populations, empires coloniaux. Bilan : 10 millions de soldats et 9 millions de civils tués, une économie européenne ruinée.
La Seconde Guerre mondiale ajoute la dimension idéologique. Les régimes totalitaires veulent détruire l'ennemi complètement ou être détruits. Les civils deviennent les principales victimes par les bombardements, l'esclavage et les génocides.
La Guerre froide (1947-1991) crée une situation paradoxale résumée par Raymond Aron : "Paix impossible, guerre improbable". La dissuasion nucléaire empêche l'affrontement direct entre États-Unis et URSS, mais génère de nombreux conflits périphériques.
Évolution cruciale : La guerre passe d'outil politique à phénomène total qui transforme les sociétés.