Les lieux de mémoire et la représentation artistique
Depuis 1990, on assiste à une hypermnésie mémorielle. Le discours de Chirac du 16 juillet 1995 reconnaît officiellement la responsabilité française dans la rafle du Vel d'Hiv. Cette reconnaissance marque un tournant dans la mémoire collective nationale.
Les anciens lieux de déportation sont devenus des mémoriaux. Auschwitz-Birkenau accueille 2,1 millions de visiteurs par an, mais pose des questions sur le "tourisme mémoriel". En France, le mémorial de Drancy et celui des enfants d'Izieu perpétuent le souvenir.
L'art et la littérature transmettent cette mémoire différemment. "Si c'est un homme" de Primo Levi (1947) offre un témoignage direct mais ne trouve que 2000 lecteurs à sa sortie. "Maus" de Spiegelman (1986-1991) utilise l'allégorie pour raconter l'histoire de ses parents et remporte le prix Pulitzer.
Le cinéma joue un rôle majeur : "Nuit et Brouillard" (1955) fut censuré car trop précoce, "Shoah" (1985) propose 9h de témoignages, tandis que "La Liste de Schindler" (1993) dramatise cette histoire pour toucher un large public.
💡 À retenir : La mémoire des Tsiganes reste moins médiatisée et n'a été vraiment reconnue qu'à partir des années 1970-80 grâce aux travaux historiographiques.