Les origines de la Révolution française

Face à une crise énorme (dettes, famines, inégalités), Louis XVI convoque les États généraux le 5 mai 1789 - une assemblée qu'on n'avait pas vue depuis 1614 ! Les trois ordres (clergé, noblesse, tiers état) élisent des députés et rédigent des cahiers de doléances pour exprimer leurs revendications.

Le tiers état représente 98% de la population mais n'a qu'un tiers des voix - une injustice flagrante. Les cahiers révèlent des plaintes similaires partout : trop d'impôts, prix abusifs, privilèges scandaleux des nobles et du clergé.

Cette convocation va déclencher une révolution qui va bouleverser non seulement la France, mais inspirer le monde entier. La rupture violente de l'ordre politique et social devient inévitable.

À retenir : La Révolution française commence par une crise financière mais révèle des inégalités profondes dans la société de l'Ancien Régime.

Les revendications du peuple

Les cahiers de doléances nous montrent concrètement ce qui énervait les Français en 1789. La paroisse de Berry-sur-Yèvre, par exemple, paye 2 718 livres de taille (l'impôt principal) plus 400 livres pour les routes - des sommes énormes pour l'époque !

Le pire ? Les marchands s'entendent entre eux pour acheter le bois 100 livres l'arpent et le revendre 400 livres aux habitants. Ces pratiques mafieuses révoltent le peuple qui veut plus de justice sociale.

La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, votée le 26 août 1789, répond directement à ces injustices. Son article 1 révolutionne tout : "Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits" - fini les privilèges !

Ce texte, inspiré des Lumières et des révolutions américaines, établit des principes encore valables aujourd'hui : liberté d'opinion, égalité devant la loi, droit de propriété.

À retenir : La Déclaration de 1789 pose les bases de nos droits actuels en réaction aux abus de l'Ancien Régime.

La naissance de l'Assemblée nationale

Déçus par les États généraux, les députés du tiers état prennent une décision historique le 17 juin 1789 : ils se déclarent "Assemblée nationale" ! Quelques nobles et prêtres progressistes les rejoignent dans cette révolution politique.

Le 20 juin, Louis XVI fait fermer leur salle. Pas de panique ! Ils se retrouvent dans une salle de jeu de paume et jurent de ne pas se séparer avant d'avoir donné une Constitution à la France. C'est le fameux Serment du Jeu de Paume qui sonne le glas de la monarchie absolue.

Le 9 juillet, l'Assemblée devient "constituante" - elle va créer les nouvelles lois du pays. La souveraineté nationale remplace le pouvoir royal : désormais, c'est la nation qui gouverne, pas un seul homme !

Les mots-clés de cette révolution ? Droits naturels, fin des privilèges, et surtout l'idée moderne que tous les citoyens libres forment ensemble la nation française.

À retenir : Le Serment du Jeu de Paume (20 juin 1789) marque la fin du pouvoir absolu du roi et la naissance de la souveraineté nationale.

L'été révolutionnaire de 1789

L'absolutisme de Louis XVI touche à sa fin ! Le 14 juillet 1789, les Parisiens prennent la Bastille - ce symbole du pouvoir royal qui emprisonnait arbitrairement. Cette forteresse devient le symbole de la liberté retrouvée.

Dans les campagnes, c'est la "Grande Peur" : les paysans attaquent les châteaux et brûlent les documents qui prouvent leurs obligations envers les seigneurs. Ils en ont marre de payer des droits féodaux datant du Moyen Âge !

Pour calmer cette colère, les députés votent dans la nuit du 4 août l'abolition des droits féodaux et des privilèges. Plus de corvées, plus de dîmes abusives, plus de justice seigneuriale : l'égalité devient réalité.

La Déclaration des droits de l'homme du 26 août 1789 couronne cette révolution. Elle affirme que "la loi est l'expression de la volonté générale" - le peuple fait maintenant ses propres lois !

À retenir : L'été 1789 détruit définitivement l'Ancien Régime par trois événements majeurs : la prise de la Bastille, l'abolition des privilèges et la Déclaration des droits.

Une France nouvelle mais fragile

Les Parisiennes ramènent de force la famille royale de Versailles à Paris le 6 octobre 1789 - le peuple surveille maintenant son roi ! L'Assemblée constituante modernise alors la France : 84 départements remplacent les anciennes provinces, les péages intérieurs disparaissent.

Pour rembourser les dettes, l'État nationalise les biens du clergé (décret du 2 novembre 1789). La Constitution civile du clergé impose aux prêtres un serment à la nation - le pape condamne, divisant les catholiques français.

Louis XVI accepte mal ces changements. Sa fuite à Varennes le 21 juin 1791 le discrédite totalement : comment faire confiance à un roi qui trahit son peuple ? Arrêté à la frontière, il rentre humilié à Paris.

La Constitution de septembre 1791 crée une monarchie constitutionnelle : le roi garde le pouvoir exécutif mais l'Assemblée vote les lois. Seuls les plus riches votent avec le suffrage censitaire - 3 millions de pauvres restent exclus.

À retenir : La fuite du roi à Varennes (juin 1791) brise définitivement la confiance entre le peuple et la monarchie, préparant la République.

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La fin de la monarchie

La guerre déclarée à l'Autriche le 20 avril 1792 radicalise la Révolution. Les puissances européennes menacent la France révolutionnaire, alimentant la peur et la colère populaire contre Louis XVI, soupçonné de trahison.

Le 10 août 1792, les sans-culottes parisiens prennent d'assaut les Tuileries dans un bain de sang. Louis XVI et sa famille sont emprisonnés - c'est la fin définitive de la monarchie française après plus de mille ans !

L'Assemblée législative convoque une Convention nationale élue pour la première fois au suffrage universel masculin - tous les hommes peuvent enfin voter, riches ou pauvres ! Cette assemblée de 749 députés proclame la République le 21 septembre 1792.

La Convention se divise en trois groupes : les Girondins (modérés), les Montagnards (radicaux menés par Robespierre), et la Plaine (majorité silencieuse). Ces divisions vont créer de nouveaux conflits.

À retenir : Le 10 août 1792 marque la vraie révolution : fin de la monarchie, proclamation de la République et instauration du suffrage universel masculin.

La République en danger

Les Montagnards l'emportent sur les Girondins et font exécuter Louis XVI le 21 janvier 1793 - un choc pour l'Europe monarchique ! Cette exécution rend impossible tout retour en arrière et unit les puissances européennes contre la France.

Face aux défaites militaires et aux révoltes intérieures, la Convention crée le Tribunal révolutionnaire et le Comité de salut public dirigé par Robespierre. Ces institutions d'urgence vont organiser la défense de la République.

Les sans-culottes parisiens imposent leurs vues le 2 juin 1793 : 80 000 manifestants en armes assiègent la Convention et obtiennent l'arrestation des députés girondins. Paris domine maintenant la politique nationale.

La République doit lutter sur tous les fronts : guerres aux frontières, insurrections fédéralistes dans les grandes villes, guerre de Vendée qui fait 200 000 morts. Pour Robespierre, seule la Terreur peut sauver la Révolution.

À retenir : L'exécution de Louis XVI (21 janvier 1793) radicalise la Révolution et déclenche une guerre totale contre l'Europe monarchique.

La Terreur révolutionnaire

Robespierre théorise le gouvernement révolutionnaire : en temps de paix, la vertu suffit, mais en révolution, il faut "la vertu ET la terreur". Cette logique implacable justifie toutes les violences pour sauver la République.

Le "Grand Comité de salut public" $septembre 1793-juillet 1794$ dirige la France d'une main de fer. Les représentants en mission appliquent la Terreur en province, le Tribunal révolutionnaire juge sans appel les "ennemis du peuple".

La guerre de Vendée illustre cette violence : 200 000 morts dans une région qui refuse la conscription et reste fidèle au roi et à l'Église. Les "colonnes infernales" républicaines massacrent sans pitié populations civiles et insurgés.

La Terreur fait au total 400 000 victimes selon les estimations. Robespierre lui-même finit guillotiné le 9 Thermidor (27 juillet 1794) quand les députés, terrorisés, s'unissent contre lui.

À retenir : La Terreur (1793-1794) sauve la République de ses ennemis mais se retourne contre ses propres dirigeants, Robespierre compris.

Bilan d'une révolution

La levée en masse de 300 000 hommes (mars 1793) révèle les tensions entre Paris révolutionnaire et les campagnes traditionalistes. Beaucoup de royalistes ne supportent pas de "verser leur sang pour une cause qu'ils exècrent".

Robespierre incarne parfaitement cette période : convaincu de défendre la démocratie, il devient dictateur au nom du peuple. Sa vertu publique se transforme en fanatisme aveugle qui mène à sa perte.

La caricature de l'époque le montre "guillotinant le bourreau après avoir fait guillotiner tous les Français" - image exagérée mais qui traduit la lassitude face à tant de violence. Le 9 Thermidor met fin à cette spirale meurtrière.

Cette première République (1792-1799) établit les bases de la France moderne : suffrage universel, laïcité, égalité des citoyens. Malgré ses excès, elle transmet à l'Europe des valeurs révolutionnaires durables.

À retenir : La Révolution française crée la démocratie moderne mais montre aussi les dangers du fanatisme politique et de la violence révolutionnaire.