Les principes du service public
Les principes du service public sont fondamentaux dans le droit administratif français. Théorisés par Louis Rolland en 1926, ces "lois de Rolland" s'appliquent à tous les services publics, quelle que soit leur nature (SPA ou SPIC).
La continuité du service public
Le principe de continuité ne signifie pas que tous les services doivent fonctionner 24h/24, mais qu'ils doivent assurer un fonctionnement régulier selon leur importance sociale. Certains services comme les hôpitaux ou la police fonctionnent en permanence, tandis que d'autres doivent simplement être réguliers.
La conciliation entre continuité et droit de grève (tous deux à valeur constitutionnelle) se fait par diverses mesures : service minimum, interdiction de grève pour certains agents (police, magistrats), et encadrement des grèves perlées ou tournantes. Il est important de noter qu'il n'existe pas de "droit au service public" en dehors des services constitutionnels comme la justice.
💡 Bon à savoir : Le Conseil d'État a posé dans l'arrêt Dehaene (1950) le principe selon lequel l'autorité administrative peut encadrer la grève, mais toujours sous le contrôle du juge administratif.
L'égalité devant le service public
Le principe d'égalité signifie que les usagers doivent être traités de manière égale, mais des différences de traitement peuvent être justifiées par des situations différentes ou l'intérêt général. Par exemple, les tarifs d'une cantine scolaire peuvent varier selon les revenus des parents.
La neutralité et la laïcité sont des corollaires du principe d'égalité. La neutralité impose aux agents publics de ne pas afficher d'appartenance religieuse ou politique, mais ne concerne généralement pas les usagers (sauf exceptions comme l'interdiction des signes religieux à l'école depuis 2004).
La mutabilité du service public
Le principe de mutabilité implique l'adaptation continue du service public aux évolutions technologiques et aux besoins sociaux. Une conséquence importante est que les usagers n'ont aucun droit au maintien d'un service public.
La qualité et l'évaluation des politiques publiques sont des exigences modernes qui renforcent la mutabilité. Aujourd'hui, les usagers disposent de plus en plus de moyens pour s'exprimer sur la qualité des services publics, ce qui peut influencer leur évolution.
À noter que la gratuité n'est pas un principe du service public, ni pour les SPIC (qui sont par nature payants) ni pour les SPA (certains sont gratuits, d'autres non).