Formes de conflits et tentatives de paix dans le monde actuel

Savoir quand une guerre commence, c'est déjà compliqué ! On considère qu'un conflit armé devient une guerre quand il cause au moins 1000 morts selon Harvard. Les experts distinguent les conflits de faible intensité (25 à 1000 morts) des conflits de forte intensité (plus de 10 000 morts par an).

Les guerres conventionnelles qui opposaient deux armées en uniforme sont en recul depuis 1991. Aujourd'hui, on voit surtout des guerres civiles qui opposent des groupes à l'intérieur d'un même État, comme en Syrie où les civils sont devenus les principales cibles.

Les guerres non conventionnelles mettent maintenant aux prises des États contre des organisations terroristes comme Daech ou Al-Qaïda. Ces nouveaux acteurs (groupes rebelles, sociétés militaires privées, organisations criminelles) rendent la résolution des conflits beaucoup plus complexe.

💡 À retenir : Les causes des guerres actuelles mélangent politique, économie, nationalisme et religion, avec la pauvreté comme terreau fertile.

Des guerres classiques aux conflits modernes

Les guerres classiques comme la guerre de Sept Ans (1756-1763) correspondaient parfaitement à la théorie de Clausewitz : "la guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens". Deux coalitions s'affrontaient avec des objectifs territoriaux clairs et signaient des traités de paix à la fin.

Les guerres napoléoniennes ont marqué une escalade vers la "guerre absolue". Le sentiment nationaliste et la présence de Napoléon sur le terrain ont intensifié la violence. Ces guerres plus longues et coûteuses visaient parfois à détruire l'adversaire, avec des massacres de civils comme en Espagne.

La Première Guerre mondiale a introduit la notion de guerre totale : toute la société était mobilisée, des tranchées aux usines. Avec 19 millions de morts, elle a brutalisé les combats grâce aux nouvelles armes (mitrailleuses, gaz moutarde).

💡 À retenir : Chaque conflit a progressivement éloigné la guerre de son cadre politique traditionnel, culminant avec les idéologies destructrices du XXe siècle.

L'évolution vers les guerres d'anéantissement et le terrorisme

La Seconde Guerre mondiale échappe complètement au modèle de Clausewitz. Hitler poursuit des objectifs idéologiques racistes avec des moyens illimités, culminant avec la bombe atomique. Le politique perd le contrôle face à cette "montée aux extrêmes".

La Guerre froide (1947-1991) invalide aussi le modèle classique. L'équilibre de la terreur nucléaire crée des guerres périphériques (Vietnam) et limite les affrontements directs entre superpuissances. Le politique garde la main pour gérer la dissuasion.

Al-Qaïda, créé en 1987 par Ben Laden, révolutionne la guerre avec un djihad global contre l'Occident. Cette nébuleuse internationale mène une guerre asymétrique difficile à combattre avec les moyens conventionnels.

Daech, né en 2006 après l'invasion de l'Irak, combine guerre conventionnelle sur le terrain et cyberguerre. Avec une assise territoriale, il vise l'installation d'un État sunnite par des moyens hybrides.

💡 À retenir : Ces nouveaux conflits mêlent nationalisme, facteurs socio-économiques et causes religieuses, échappant totalement à la conception classique de la guerre.

Construire la paix par les traités : de Westphalie à Versailles

Les traités de Westphalie (1648) ont mis fin à la guerre de Trente Ans après des négociations longues et complexes. Problème majeur : la multiplicité des belligérants, les barrières linguistiques et les délais de communication de plusieurs mois ! La société était tellement marquée par la guerre que la démobilisation a pris des années.

Ces traités établissent l'ordre westphalien basé sur la souveraineté des États et l'équilibre des puissances européennes. Un système qui fonctionnera pendant des siècles.

Cet ordre s'effondre avec la Révolution française et les guerres napoléoniennes. Le Congrès de Vienne (1815) tente de restaurer l'équilibre, mais les deux guerres mondiales sonnent le glas définitif de ce système.

Le traité de Versailles (1919) illustre parfaitement cette rupture. Plus de négociation : l'Allemagne vaincue subit la volonté des vainqueurs. Cette "paix ratée" prépare déjà la guerre suivante.

💡 À retenir : Aujourd'hui, impossible de signer des traités de paix avec des groupes terroristes qui n'ont pas de représentation officielle !

La sécurité collective : de la SDN à l'ONU de Kofi Annan

La Société des Nations (1920) naît des 14 points de Wilson avec un objectif révolutionnaire : que les États garantissent mutuellement leur indépendance. Mais sans armée propre et avec le refus américain de la ratifier, elle échoue face aux agressions (Italie en Éthiopie).

L'ONU prend le relais après 1945 avec des moyens renforcés. Le Conseil de sécurité réunit les 5 vainqueurs de la guerre $USA, Russie, Chine, France, Royaume-Uni$ avec un droit de veto. Les Casques bleus interviennent pour protéger les populations civiles.

Sous Kofi Annan (1997-2006), les opérations de maintien de la paix se multiplient face aux nouveaux conflits intra-étatiques des années 90. L'ONU diversifie ses missions mais reste tributaire des grandes puissances.

Limites majeures : impuissance face à l'unilatéralisme (guerre d'Irak 2003) et difficulté à trouver des interlocuteurs dans les guerres asymétriques ou les conflits multi-acteurs comme en Syrie.

💡 À retenir : Les accords de paix ne suffisent plus sur le long terme face à la complexité des conflits actuels et à l'absence d'interlocuteurs légitimes.