La Restauration : un équilibre fragile entre tradition et révolution
Quand Louis XVIII monte sur le trône en 1814, il sait qu'un retour pur et simple à l'Ancien Régime est impossible. Il opte donc pour une monarchie constitutionnelle, où ses pouvoirs sont limités par la Charte de 1814 - une constitution qui définit le régime politique et les relations entre l'État et les citoyens.
Ce nouveau régime cherche un compromis délicat. D'un côté, la religion catholique redevient religion d'État et le roi retrouve son caractère sacré avec une domination politique forte. Il concentre la majorité des pouvoirs : il prépare les lois, peut dissoudre l'Assemblée, désigne une partie du Parlement et nomme le gouvernement.
De l'autre côté, les principes révolutionnaires ne sont pas totalement effacés. L'égalité est préservée grâce à l'abolition des privilèges, et les grands acquis de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen restent en vigueur.
Cependant, le système électoral devient censitaire : seuls les citoyens payant un impôt direct au-delà d'un certain seuil peuvent voter. Cette restriction fait de ce régime une monarchie "bourgeoise" qui exclut le peuple des décisions politiques.
💡 Point clé : Louis XVIII doit naviguer entre les ultras qui veulent une monarchie absolue, les républicains qui rejettent la monarchie, et les bonapartistes nostalgiques de l'Empire.