L'établissement de la dictature fasciste
Face au scandale Matteotti, Mussolini lance une audacieuse contre-offensive politique. Dans son discours historique du 3 janvier 1925, il assume toutes les violences commises par ses partisans tout en dénonçant un prétendu complot contre la sûreté de l'État. Cette provocation est suivie d'une nouvelle vague de violence fasciste, puis cyniquement d'une amnistie générale en août 1925.
Le Duce procède ensuite à une concentration méthodique des pouvoirs entre ses mains. Le pouvoir exécutif est entièrement sous son contrôle, et il s'attribue également la puissance législative. Le Grand Conseil fasciste devient l'autorité constitutionnelle suprême, supplantant le Parlement désormais réduit à une chambre d'enregistrement.
Les "lois fascistissimes" de 1925-1926 parachèvent la transformation de l'Italie en dictature totalitaire. Les libertés publiques sont systématiquement supprimées : les directeurs de journaux doivent être accrédités par le gouvernement, le droit de grève est interdit, les syndicats non fascistes sont dissous, et tous les partis politiques d'opposition sont interdits.
Cette succession de mesures liberticides marque la fin définitive de la démocratie italienne et l'instauration du premier régime fasciste d'Europe. L'Italie devient ainsi le laboratoire d'une nouvelle forme de domination politique qui inspirera d'autres mouvements autoritaires à travers l'Europe, notamment le national-socialisme en Allemagne.
💡 À comprendre : Le fascisme italien a instauré un nouveau type de régime politique où le parti unique fusionne avec l'État et où la mobilisation permanente des masses remplace le consentement démocratique. Ce modèle totalitaire se caractérise par l'élimination de toute opposition et la soumission complète de la société civile.