Limites et Interprétation de la Mobilité Sociale
Les tables de mobilité présentent plusieurs insuffisances méthodologiques. Historiquement, le rôle des femmes a été négligé alors qu'elles jouent un rôle crucial dans l'ascension sociale des enfants, notamment par leur implication dans la scolarité. L'idéal serait de considérer la profession des deux parents pour obtenir une vision plus complète.
Un autre problème majeur est la différence entre mobilité observée (mesurée par les sociologues) et mobilité subjective (ressentie par les individus). De plus, l'hétérogénéité des PCS masque des réalités diverses : un fils d'ouvrier non qualifié devenant ouvrier qualifié reste statistiquement immobile, alors qu'il a connu une progression sociale réelle.
L'évolution des statuts sociaux au sein même des catégories complique encore l'analyse. Par exemple, le statut social des professeurs s'est dégradé au fil du temps, ce qui n'apparaît pas dans les données statiques des tables. Dans la même catégorie (CPIS), on retrouve des professions aux réalités très différentes comme les enseignants et les médecins.
🔍 Éclairage : Malgré ces limites, les tables de mobilité sociale restent un outil précieux pour analyser l'égalité des chances et son évolution. La mobilité masculine et féminine présente des caractéristiques différentes, avec une plus forte mobilité que d'immobilité chez les hommes, particulièrement aux extrêmes de l'échelle sociale (cadres et ouvriers).