Yougoslavie : quand la justice internationale intervient
L'éclatement de la Yougoslavie (1991) après la mort de Tito provoque une guerre civile fratricide. En Bosnie-Herzégovine (1992-1996), Serbes orthodoxes et Musulmans bosniaques s'affrontent dans un "nettoyage ethnique" systématique.
Le siège de Sarajevo (1992-1996) et le massacre de Srebrenica (10 juillet 1995) marquent l'opinion mondiale. Ratko Mladić ordonne l'exécution de 8 000 hommes et adolescents musulmans, le pire massacre en Europe depuis 1945.
Le TPIY TribunalPeˊnalInternationalpourex−Yougoslavie, créé en mai 1993, juge 161 personnes : 90 condamnations, 19 acquittements. Slobodan Milošević meurt avant son jugement, mais Ratko Mladić écope de la perpétuité (novembre 2017).
Cette expérience inspire la Cour Pénale Internationale (CPI), créée par les Traités de Rome (1998) et opérationnelle depuis 2002. Signée par 123 États, elle rend les crimes imprescriptibles et dispose de 18 juges élus pour 9 ans.
Perspective : Le TPIY "pose les bases de la justice pénale internationale moderne" selon Silvia Fernandez, présidente de la CPI.
Shoah : lieux et mémoires de l'extermination
L'extermination nazie suit trois méthodes : enfermement dans les ghettos, camps d'extermination Auschwitz−Birkenau,Treblinka..., exécutions sommaires par les Einsatzgruppen. Six millions de Juifs et 300 000 à 500 000 Tziganes sont assassinés.
Auschwitz devient le symbole : camp 1 (concentration), camp 2 (extermination), camp 3 (travail forcé). Transformé en musée dès 1947, il s'ouvre progressivement aux mémoires nationales (1969) puis obtient le statut UNESCO (1979).
La mémorialisation progresse différemment selon les pays. En Allemagne : musée juif de Berlin (1993-98), Mémorial aux Juifs assassinés (2005). En France, le processus est plus lent à cause du "mythe résistancialiste" : le livre de Robert Paxton (1973) démonte cette vision édulcorée de Vichy.
Le génocide tzigane ("Porajamos") reste moins connu. 300 000 à 500 000 morts considérés comme "associaux" et "race impure". Sa reconnaissance officielle tarde : Allemagne (1982), UE (2011), France (2016 par François Hollande).
Mémoire vivante : Isaac Schneersohn crée dès 1943 le premier centre de documentation, devenu le Mémorial de la Shoah (2005).