Les facteurs multiples des inégalités scolaires
Pourquoi certains élèves réussissent-ils mieux que d'autres ? L'origine sociale reste le facteur déterminant, mais les explications divergent entre sociologues.
Pierre Bourdieu met l'accent sur les capitaux familiaux. Le capital culturel (connaissances, pratiques culturelles, langue soutenue) se transmet par imprégnation et investissements familiaux intentionnels. Combiné au capital économique et social, il favorise la reproduction sociale. L'école valorise cette culture dominante, ignorant les inégalités initiales.
Raymond Boudon privilégie l'approche stratégique : les familles font des choix rationnels selon leur perception des coûts, bénéfices et risques. Les milieux populaires sous-estiment les bénéfices des études longues, contrairement aux milieux favorisés qui développent des stratégies de contournement (choix d'établissement, options rares).
La socialisation genrée crée d'autres inégalités : les filles obtiennent de meilleurs résultats mais s'orientent souvent vers des filières moins prestigieuses à cause des stéréotypes intériorisés. Les garçons, moins performants globalement, dominent les filières scientifiques sélectives.
💡 Point clé : L'école elle-même participe aux inégalités via l'effet-maître (pratiques pédagogiques), l'effet-classe (composition sociale) et l'effet-établissement (qualité des équipes et projets).
L'effet Pygmalion illustre parfaitement comment les attentes des enseignants influencent la réussite : des a priori négatifs peuvent conduire à l'échec, tandis que des attentes élevées motivent et valorisent les élèves.