La moyennisation et les nouvelles formes d'inégalités
La théorie de la moyennisation d'Henri Mendras suggère une augmentation de l'importance de la classe moyenne, une baisse des inégalités, un développement de l'État-providence, une harmonisation des modes de vie et une démocratisation scolaire offrant des perspectives de mobilité sociale.
Cependant, si la distance inter-classes (inégalités entre classes sociales) tend à se réduire, la distance intra-classe (inégalités au sein d'une même classe) augmente. Les écarts se creusent tant parmi les plus modestes que parmi les plus aisés.
Les employés constituent désormais la PCS aux revenus moyens les plus modestes, avec une grande hétérogénéité : écarts de revenus considérables, niveaux de diplômes très bas, conditions de travail variables, origines sociales diverses et différences de protection sociale.
⚠️ La classe moyenne n'est pas un bloc homogène, mais un ensemble traversé par des fractures sociales profondes qui s'accentuent.
La bourgeoisie se transforme également. Si elle concernait traditionnellement le capital économique, une nouvelle bourgeoisie culturelle émerge. La distance intra-classe au sein de la bourgeoisie se creuse, car le capital économique se transmet plus facilement que le capital culturel qui doit s'acquérir.
L'externalisation des tâches domestiques (ménage, jardinage, garde d'enfants, soins aux personnes âgées) illustre ces nouvelles dynamiques. Ces postes, très majoritairement occupés par des femmes, contribuent à la féminisation et à la tertiarisation de l'économie.